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Banque des BRICS : l’Inde propose d’utiliser les devises nationales

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Même si la Nouvelle banque de développement lancée par les BRICS n’est pas dotée explicitement de la capacité d’utiliser les devises des pays membres pour la conduite de ses opérations, cette possibilité est largement discutée et une proposition en ce sens a été publiée dans le Financial Times hier par Akshay Mathur, du Conseil indien en relations internationales.

En plus des réformes devant être adoptées par chaque pays membre pour permettre au commerce d’être libellé dans des monnaies nationales, il faudrait également convenir de nouvelles méthodes pour le règlement des comptes. Il existe deux modèles : l’Asian Clearing Union (Union de compensation asiatique), établie en 1974 par l’Inde pour encourager le commerce entre l’Inde, le Pakistan, Myanmar, le Bangladesh, le Népal, Bhoutan et les Maldives ; et celui développé par la Chine en 2009 à Hong Kong, le Trade Settlement Scheme (Système de règlement commercial). La deuxième méthode, explique Mathur, a permis à la Chine « d’étendre les compensations ainsi que les services financiers en renminbi à Singapour, l’Allemagne, Taïwan et le Royaume-Uni, prouvant ainsi que l’usage d’une devise autre que le dollar est possible. »

Mathur propose également un moyen de faire face aux déséquilibres commerciaux, similaire à celui qui a été utilisé par le Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW) en Allemagne après la Guerre. La Nouvelle banque de développement fera des profits, et l’activité industrielle et commerciale résultant des projets de développement générera un surplus pour un des pays membres des BRICS. Dans le cas où la Chine détiendrait un surplus de roupies indiennes, l’Inde pourrait, comme le suggère Mathur, « faire en sorte que la Chine garde ses roupies en produits financiers portant des intérêts tels que des obligations gouvernementales ou d’entreprises en Inde [dans un compte à la Banque centrale indienne]. Ceci permettrait à ces roupies d’être réinvesties dans l’économie indienne. »

Ceci permettrait de maintenir les équilibres commerciaux, ainsi que les profits des diverses banques et entreprises engagées dans des projets de développement dans les pays concernés, insufflant ainsi un élan supplémentaire à la dynamique de développement. Le KfW fit exactement cela en Allemagne au cours du Plan Marshall, [et c’est ainsi que fonctionna égalementle Fonds de modernisation des équipements (FME) associé au Plan Marshall en France], permettant ainsi l’émergence d’un instrument national de crédit pour accélérer le développement de l’Allemagne.