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L’ancien chef d’Etat-major allemand appelle au retrait des missiles Patriot de Turquie

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L’ancien chef d’Etat-major allemand Harald Kujat.

Après les agressions physiques de sympathisants de l’Etat islamique à l’encontre des manifestants kurdes il y a deux jours à Hambourg et à Celle, des voix se sont élevées en Allemagne contre le soutien apporté par la Turquie à l’organisation djihadiste.

Ainsi, l’ancien chef d’Etat-major de l’armée allemande, le Général Harald Kujat (ret.), qui a également dirigé le Commandement militaire de l’OTAN, et l’ancien ministre Armin Laschet (CDU) ont appelé l’Allemagne à retirer ses batteries de missiles Patriot déployées en Turquie.

Tous deux étaient interrogés sur l’émission de Anne Will, le ARD-TV talk show. Le général Kujat a déclaré qu’il ne devrait y avoir besoin d’aucun coup de téléphone entre Berlin et Erdogan : si le gouvernement allemand voulait envoyer un signal montrant que l’article 5 de la Charte de l’OTAN ne pourrait en aucun cas être invoqué dans le cas d’une attaque de l’EI contre la Turquie, il faudrait tout simplement retirer immédiatement les missiles de Turquie. Il a réitéré que :

« Le véritable objectif de la Turquie est d’éliminer [le président syrien] Assad, et que si les choses devaient en venir à la guerre, elle utiliserait l’occasion pour faire cela bien que toute seule elle est trop faible. »

C’est pourquoi la Turquie souhaiterait entraîner l’OTAN dans le conflit et « il faut que nous disions clairement qu’un allié qui se comporte de cette manière ne mérite pas la protection de l’Alliance [OTAN] ».

Tant Kujat que Laschet ont insisté sur la nécessité d’inclure la Russie et l’Iran dans l’effort pour contrer l’EI. Laschet a souligné qu’un véritable effort international implique l’activation du Conseil de sécurité de l’ONU, et par conséquent de coopérer avec deux de ses membres permanents, la Russie et la Chine, tout en rappelant cependant que la manière dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont violé l’esprit de la résolution du Conseil de sécurité de 2011 sur la Libye a lourdement endommagé la confiance des deux premiers envers les trois alliés occidentaux.