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L’investissement chinois dans l’infrastructure, clé du développement en Afrique

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Nouvelle autoroute à six voies
Reliant Addis Abeba, la capitale d’Éthiopie, à la troisième ville du pays, Adama, sur une distance de 85 km. Elle a été inaugurée le 14 septembre dernier.

Dans un article publié par l’agence de presse Xinhua le 24 février, deux économistes ougandais expliquent pourquoi la politique d’investissement chinoise en Afrique constitue la clé du développement de l’ensemble du continent.

Les deux piliers de l’investissement dans l’infrastructure africaine sont les transports et l’énergie, expliquent les économistes, tous deux écrivains et chercheurs. Le premier, Elly Twineyo, précise que la majeure partie de l’aide occidentale est concentrée sur les ressources humanitaires et la gouvernance, tandis que la Chine, un des pays membres du groupe des BRICS, préfère se concentrer sur l’infrastructure, « un investissement à long terme qui aura un immense impact ». Une fois que vous avez l’infrastructure, a-t-il ajouté, le processus de développement peut aller de l’avant. Twineyo est l’auteur d’un livre intitulé Pourquoi l’Afrique ne réussit pas : plaidoyer pour la croissance avant la démocratie.

L’autre économiste cité par Xinhua, Isaac Shinekwa, explique que la stratégie chinoise apportera à l’Afrique plus de bénéfice que ce qu’elle a obtenue de l’Occident. Sur l’importance de l’infrastructure, il ajoute :

Nous avons besoin de routes pour transporter nos produits. Nous avons besoin de chemins de fer pour réduire le coût de l’activité économique. Le coût du transport entre ici [Kampala] et Mombasa [le port le plus proche situé au Kenya], est plus élevé qu’entre ici et l’Europe.

En plus des goulets d’étranglement dans les transports, le manque de ressources énergétiques oblige beaucoup d’usines africaines à fonctionner en-dessous de leur capacité totale. Le recours à des blocs électrogènes fait monter les coûts de production.

Les entreprises chinoises sont occupées en Afrique, note l’article, à construire des centrales électriques, des ports, des routes et des chemins de fer. Elles construisent une ligne ferroviaire avec un écartement normal entre Mombassa et la capitale Nairobi au Kenya, qui se prolongera par la suite jusqu’à trois pays enclavés : l’Ouganda, puis le Ruanda, qui n’a jamais eu de liaison ferroviaire auparavant, ainsi que le Sud-Soudan, qui est dans une situation similaire.

La Chine construit également des barrages hydroélectriques en Ouganda, en Ethiopie et ailleurs en Afrique, afin d’éliminer le goulet d’étranglement énergétique.

Comme le résume Twineyo : « La Chine donne des routes, de l’électricité, c’est le type d’aide que réclame aujourd’hui l’Afrique. » Il souligne que le continent doit dépasser le stade de la simple aide humanitaire, en construisant ses capacités à produire et à commercer au même niveau que la Chine ou autres puissances économiques de ce monde.

Or, il se trouve que le Président chinois Xi Jinping a fait en sorte, depuis son arrivée au pouvoir, que son pays réajuste sa politique à l’égard de l’Afrique, en mettant plus d’emphase sur le développement du continent dans son ensemble, et non plus sur le simple achat de matières premières ou le développement de relations bilatérales avec chaque pays africain pris séparément. D’où l’importance du Protocole d’accord signé le 27 janvier, pour le développement de l’infrastructure à l’échelle de tout le continent.

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