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Victoria Nuland déclenche le chaos en Macédoine

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Faute de coopération d’une UE sous pression américaine, la Russie a annulé le projet de gazoduc South Stream. Le tracé alternatif (Turkish Stream, en rouge sur la carte) fait arriver le gaz en Grèce en passant par la Macédoine.

Solidarité&Progrès—Faute de coopération d’une UE sous pression américaine, la Russie a annulé le projet de gazoduc South Stream. Le tracé alternatif (Turkish Stream, en rouge sur la carte) fait arriver le gaz en Grèce en passant par la Macédoine.

Le processus de déstabilisation en cours en Macédoine, conduit par des terroristes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) et d’autres acteurs des «  révolutions de couleur  », se déroule sous la supervision de la sous-secrétaire d’État américaine pour les Affaires européennes et l’Eurasie, Victoria Nuland.

La déstabilisation, notent des observateurs en Russie et en Serbie, vise à saboter le gazoduc « Turkish Stream », qui doit transporter du gaz russe vers la Turquie puis en Grèce, et ensuite en Serbie en passant par la Macédoine, projet auquel s’oppose le département d’État américain. Même si cet aspect des choses est très important, le gouvernement Obama vise plus largement à empêcher l’Europe de s’associer à la politique de la « Nouvelle route de la soie » des BRICS.

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Frontières de la "grande Albanie" (ligne rouge)

Dans les Balkans, Washington déploie la carte ethnique dans la continuité de la politique inaugurée en 1999 avec la guerre contre la Serbie. Un aspect en est le déploiement de l’UCK pour lutter en faveur d’une « grande Albanie », qui engloberait l’Albanie, le Kosovo et une partie de la Macédoine.

Victoria Nuland et le ministre albanais des Affaires étrangères Bouchati ont signé le 30 avril à Washington une déclaration pour un partenariat stratégique entre les États-Unis et l’Albanie. Ceci tout juste quelques semaines après que le Premier ministre Edi Rama s’est joint au ministre des Affaires étrangères du Kosovo Hashim Thaçi (un ancien dirigeant de l’UCK) pour déclarer que tous les Albanais seront réunifiés en une seule nation.

Puis le 9 mai, un commando albanais s’est attaqué à un poste de police à Koumanovo, en Macédoine, près de la capitale Skopje, provoquant des combats d’une durée de 30 heures. 14 agresseurs ont finalement été tués et 27 capturés. Les dirigeants du commando étaient des vétérans connus de l’UCK. Peu après, l’Armée de libération nationale (NLA), la version macédonienne de l’UCK, a revendiqué l’attentat, affirmant que tous les groupes et les unités militaires albanaises agiront à l’unisson pour établir la « République d’Illirida », un prélude à la Grande Albanie.

Des milliers de gens, en grande partie d’origine albanaise, ont marché le 17 mai avec des drapeaux de l’UCK à Skopje pour réclamer la démission du Premier ministre Grouevski. Le chef de l’opposition Zoran Zaëv a prévenu que si Grouevski ne quitte pas son poste, «  la Macédoine se retrouvera en guerre, comme l’Ukraine ». Deux jours auparavant, le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov avait lié les troubles en Macédoine au refus de Skopje de soutenir les sanctions contre la Russie, et prévenu que la menace du terrorisme se propageait à travers les Balkans.

Lavrov a ajouté qu’il était préoccupé par la situation au Kosovo et dans certaines régions de Bosnie-Herzégovine, où l’État islamique a amorcé une campagne de recrutement pour envoyer des jeunes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il a également accusé l’UE de pratiquer l’« attitude de l’autruche ».