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Pied-de-nez à JP Morgan : 40 000 Italiens défendent leur Constitution !

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Karel Vereycken

(Solidarité&Progrès)—Sans surprise, l’information ne fait pas la une du Figaro. Samedi 12 octobre 2013, à l’initiative de quelques personnalités de gauche, 40 000 personnes ont manifesté dans la capitale italienne pour réclamer la mise en œuvre des droits inscrits dans la Constitution italienne.

Comme le rapporte un excellent papier signé Gaël De Santis dans l’Humanité, « la Constitution antifasciste de 1948 est toujours jeune. Elle est même la "voie à suivre", selon le slogan qui s’affiche sur nombre de T-shirts et banderoles ». Et surtout, c’est l’heure « de la mettre en œuvre » !

« A dix-neuf ans, Sara a déjà la Constitution en main. Quel article de ce texte préfère-t-elle ? « C’est une poésie. Toutes les pages sont magnifiques », répond-elle. Son vers, son article préféré en langage juridique est « l’article 3 ! », qui rappelle que « tous les citoyens ont une même dignité sociale et sont égaux devant la loi ». « C’est important dans un pays où l’un d’entre nous est plus égal que les autres », précise- celle qui fait partie du Mouvement cinq étoiles du comique Beppe Grillo, qui n’a pas appelé à la manifestation.

(...) Fruit d’un compromis entre communistes, socialistes et Démocratie chrétienne au lendemain de la Résistance, la Constitution républicaine a été définie, par Piero Calamandrei, l’un des membres de l’Assemblée constituante et du Parti communiste italien comme « une révolution promise en échange d’une révolution manquée ». De ce fait, nombre de droits sont inscrits dans la loi fondamentale : celui au logement, au travail. Des droits qui seraient bienvenus s’ils étaient appliqués dans une Péninsule qui compte 9 millions de pauvres.

(...) A l’heure où la banque JP Morgan recommande dans une note d’en finir avec les constitutions antifascistes, celles-ci constituent un rempart, fragile, contre plus d’austérité. En Italie, elle l’est d’autant plus que la gauche est faible et divisée. Au point que les adversaires de la manifestation ont prêté à ses organisateurs l’intention de créer un nouveau « petit parti ». Pas question pour [un des initiateurs de la manifestation, le juriste et ex-candidat à la présidence de la République] Stefano Rodotà. « Chacun garde son identité ». Le but est de « créer une coalition sociale » pour la mise en œuvre de la Constitution. Le rassemblement, qui a rempli la place du Peuple à Rome, aura des suites. »

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